Belgique / Histoire

Le massacre de Chenogne


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Si le massacre de Baugnez commis par les SS a été largement commémoré, celui de la Chenogne a été longtemps oublié, les victimes étant dans ce cas des prisonniers de guerre allemands. Comme le dit l'adage, l'histoire est écrite par les vainqueurs.

Le 17 décembre 1944, l'exécution de sang-froid de 86 soldats américains faits prisonniers au carrefour de Baugnez, à la sortie de Malmedy, par des SS du Peiper Kampfgruppe fut rapidement connue du groupe d'armées américain présent sur le terrain. Très vite, des ordres officieux circulèrent pour être sans pitié avec les formations d'élite les plus dures du Reich, Waffen-SS et parachutistes en tête. Le village de Chenogne, à 8 km de Bastogne, était occupé par l'armée allemande. Les combats y furent extrêmement violents, le village fut pris et repris au moins cinq fois. Sur les 32 maisons du village, une seule est restée intacte après les combats. Seuls treize habitants ont survécu, 23 civils ont perdu la vie dans les combats.

Le 1er janvier 1945, un drame se produisit. Il s'agit en quelque sorte d'une réplique du massacre perpétré quelques jours plus tôt : après une violente bataille nocturne, ce petit village proche de Bastogne fut nettoyé de toute présence ennemie par les hommes de la 11e division blindée américaine. Ceux-ci furent liquidés. La veille, certains de leurs officiers leur avaient dit de ne pas faire de prisonniers. Dès qu'ils furent sortis des caves où ils se cachaient, une vingtaine de soldats de la Wehrmacht (éléments de la Führerbegleitbrigade et de la 3rd Panzergrenadier-Division) furent fusillés sans sommation, malgré leurs appels à la reddition. Quelques minutes plus tard, une soixantaine de leurs camarades, répartis en deux groupes, furent abattus par des mitrailleuses dans un champ proche du village. Informé de ce qui est bien un crime de guerre, le commandant suprême des forces alliées, le Général Dwight D. Eisenhower, ordonna une enquête. Mais les officiers de la 11e division blindée américaine bloquèrent l'affaire, soutenus par le Général Patton. L'affaire en resta là : personne ne fut poursuivi, et les événements furent occultés pendant des décennies.