Alors que les Belges se préparaient à fêter Noël en profitant de leur liberté nouvellement retrouvée suite à la libération de la Belgique en septembre 1944, les combats ont soudain repris. Les habitants ont été pris au piège au cœur des combats lors de l’offensive allemande lancée dans les Ardennes en décembre 1944, aussi appelée « bataille des Ardennes ». La population a d’ailleurs payé un lourd tribut au cours de cette bataille, dont le bilan s’est élevé à 3000 morts. Deux cent cinquante civils ont été tués par les troupes allemandes, et d’abominables massacres, notamment à Stavelot et à Bande, ont été perpétrés par des SS et des membres du SD. Néanmoins, les forces alliées ont fait autant de victimes belges. En effet, situées à un carrefour stratégique dans une région vallonnée et ponctuée de zones marécageuses rendant les routes essentielles à la progression des chars, les petites villes des Ardennes ont été le théâtre de combats âpres et destructeurs. Parmi ces villes, on peut citer Bastogne, Malmédy, Houffalize, La Roche-en-Ardenne et Saint-Vith, une vaste zone marécageuse qui sera presque entièrement détruite par les forces aéroportées américaines et la Royal Air Force. Dans les trois provinces belges de Namur, Liège et Luxembourg, au moins 11 000 bâtiments ont alors été rayés de la carte. Pris au piège tout comme les soldats, les civils ont trouvé refuge dans les caves aux murs de pierre très épais que comptait la région, et qui constituaient un abri relativement sûr pendant les combats au sol. Toutefois, plus aucun lieu n’était sûr lorsque les bombes ont commencé à pleuvoir. La plupart des civils se sont alors réfugiés dans les caves, sans nourriture, sans vêtements et sans chauffage, pendant l’hiver le plus rude de l’histoire. Après la guerre, les maisons ont été reconstruites dans les Ardennes, mais une atmosphère de mort a persisté dans la région. Le sol lui-même était devenu mortel, recelant de centaines de milliers de munitions non explosées.