Tandis que les ponts de Bénouville et de Ranville tombent entre les mains du major Howard, 2 000 paras de la 5e brigade britannique du Général Poett sont largués à partir de 0h50 de l’autre côté du canal et de l’Orne, sur la Drop Zone N au nord du village de Ranville. La tour carrée de l’église est un bon repère dans la nuit pour les paras qui se retrouvent rapidement isolés. Parvenant à se regrouper au carrefour de Ranville à coup de sifflet ou de cor de chasse, les rescapés de la 5e brigade se positionnent autour de Ranville, du Bas-de-Ranville et du Mariquet. Ils ont pour mission de déraciner les nombreuses asperges de Rommel présentes sur la Drop Zone, de protéger le flanc sud de la 6e Brigade Airborne Division, puis de venir aux contact des commandos qui débarqueront quelques heures plus tard sur Sword Beach. A 3h15 le dégagement des principaux obstacles terminé, le village est progressivement investi par les parachutistes des 12e et 13e bataillons à partir de 2h30 du matin, faisant ainsi de Ranville le premier village libéré par les Britanniques. C’est dans ce village, une heure plus tard, après avoir été déposé par planeur avec la troisième vague d’assaut, que le Général Gale, le commandant de la 6e Airborne choisit d’installer son PC, au château du Hom pour conduire la bataille. Privé de sa jeep détruite au moment de l’atterrissage de son planeur, c’est à pied, puis à cheval que Gale fera son entrée dans Ranville libérée.

Au petit matin les grenadiers du 125e régiment de la 21e Panzer du major von Luck bousculent les troupes parachutistes et tentent de reprendre Ranville, avant que de nouveaux ordres ne les envoient à l’Ouest de l’Orne où Anglais et Canadiens ont débarqué en masse. C’est à Ranville, dans le cimetière communal puis dans un terrain provisoire disposé autour de l’église et du clocher que seront inhumés les parachutistes britanniques tombés le 6 juin et au cours de l’été 1944 mais aussi des Français, membres du Commando Kieffer ayant débarqué le 6 juin.

Devant la mairie, face au cimetière britannique, un buste du Général Gale lui rend hommage ainsi qu’à ses 10 000 hommes qui contribuèrent le 6 juin 1944 à la libération de toute la zone et à la constitution de la tête de pont de l’estuaire de l’Orne.