France
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Itinéraire
Le 6 juin 1944 Caen est sous les bombes. 10 000 habitants abandonnent leur maison ou quittent la ville. Les blessés sont acheminés par les équipes de la Croix-Rouge et de la Défense Passive vers les postes sanitaires, et les hôpitaux. Les réfugiés sont dirigés vers les centres d’accueil organisés durant l’Occupation. C’est vers l’hôpital du Bon Sauveur et le Lycée Malherbe que des milliers de Caennais vont affluer et survivre jusqu’à la libération.
Le Lycée Malherbe devient le principal lieu de regroupement des familles. Il a fallu y aménager des abris, établir la liaison avec les services de la ville, stocker et distribuer les vivres. D’autres s’installent spontanément dans l’Abbatiale Saint-Etienne ou le Palais de Justice, autres centres d’accueil improvisés. Le réfectoire du lycée est transformé en hôpital pour soigner les blessés légers. Pour signaler aux avions alliés la présence des réfugiés au cœur de la ville, d’immenses croix rouges sont peintes sur les toit du lycée, des bâtiments du Bon-Sauveur et du lycée de jeunes filles, tandis que d’autres sont peintes à même le sol. Pendant plus d’un mois, près de 10 000 personnes vont ainsi vivre sous la protection des drapeaux de la Croix-Rouge.
Quelques jours après les premiers bombardements, plus de 4 000 personnes occupent le lycée, ainsi que l’abbaye et son cloître. Elles se nourrissent des vivres apportés avec elles ou des provisions stockées au lycée. Mais ces réserves sont vite épuisées. Les équipes de la Croix Rouge partent dans les rues de Caen, à la recherche de stocks de vivres. Progressivement le lycée devient un immense dépôt de sucre, fromage, beurre et boites de pâtes. Les cuisines du lycée s’organisent pour offrir deux fois par jour des repas à tous les réfugiés. 1 500 repas sont préparés par jour depuis le 8 juin. Ce sont 15 000 repas distribués au 13 juillet.
Le bombardement du 7 juillet achève la destruction de Caen. 2 500 tonnes de bombes explosent dans les quartiers du centre. Les Alliés déclenchent leur offensive générale sur la ville. Le 8 juillet, les Canadiens sont aux portes de la ville. Le 9, ils entrent dans la ville et font leur jonction avec les Britanniques dans l’après-midi. Pour célébrer la libération partielle de Caen, une cérémonie est improvisée devant l’entrée du lycée. Rassemblés au pied d’un drapeau tricolore, Britanniques, Canadiens, équipes de la Croix Rouge et membres de la Défense Passive, entament avec quelques Caennais encore présents, une Marseillaise qui n’avait plus été chantée depuis juin 1940.
Lorsque la rive droite est libérée le 19 juillet par les Canadiens et les FFI caennais, Caen compte 4 300 habitants.
A mesure que la ligne de front s’éloigne de Caen, le Lycée Malherbe se vide progressivement de ses réfugiés, laissant les services municipaux et les autorités alliées organiser le retour à la vie de milliers de Caennais dans une ville largement détruite endeuillée.
Adresse
Mairie de Caen, 5 Esplanade Jean-Marie Louvel, Caen, 14000