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Itinéraire
Durant la bataille de Caen, dix-huit soldats canadiens, prisonniers de guerre, sont exécutés par des soldats SS dans l’enceinte de l’abbaye d’Ardennes. Leur corps ne seront retrouvés qu’au début de l’année 1945.
Édifice gothique du 12e siècle situé à Saint-Germain-la-Blanche-Herbe, à l’ouest de Caen, cette abbaye et ses tours constituent un promontoire idéal pour observer la zone s’étendant au nord de Caen, jusqu’à la mer. C’est une des raisons pour laquelle le chef du 25e régiment de Panzer Grenadier de la 12e SS, Kurt Meyer, s’y installe avec son PC le 7 juin 1944. Ce jour-là, en pleine bataille de Caen, il peut constater du haut de l’édifice que les Canadiens sont en pleine progression. Il décide donc de lancer sa contre-attaque.
Pour son baptême du feu, les troupes du North Nova Scotia Highlanders ont été lancées dans la bataille d’Authie, le village voisin. Il s’agit d’un bataillon de la 3e division d’infanterie canadienne, parti de Buron le matin du 7 juin en direction de Carpiquet et de son aérodrome. Dans les violents combats d’Authie repris par les Allemands dans l’après-midi, 84 soldats Canadiens et sept civils trouvent la mort. Vingt soldats canadiens sont faits prisonniers et conduits à l’abbaye d’Ardennes. Onze d’entre eux sont exécutés dans l’après-midi et enterrés dans les jardins de l’abbaye tandis que les autres sont conduits à Bretteville-sur-Odon. Cinq hommes appartenaient au North Nova Scotia Highlanders, les six autres au 27 régiment blindé canadien (Sherbrooke Fusiliers Regiment). Le 8 juin 1944, sept autres prisonniers de guerre du North Nova Scotia conduits à l’abbaye sont exécutés à leur tour d’une balle dans la tête après avoir été interrogés par les SS.
Les corps de tous ces soldats seront retrouvés à la fin de l’hiver et a début du printemps 1945. Ces crimes sont imputés à l’unité de Kurt Meyer.
Gravement endommagée par les combats, l’abbaye est prise par l’armée canadienne le 8 juillet au soir.
Près du mur d’enceinte, au sud-ouest, un monument commémoratif est dévoilé le 6 juin 1984 dans le jardin où s’est déroulé le drame. Ce jardin du souvenir aménagé par les autorités canadiennes avec l’aide de la famille Vico qui résidaient sur les lieux durant l’occupation et encore après la guerre, présente un oratoire, en souvenir des dix-huit soldats massacrés ici par les SS. Tous les ans, chaque 7 juin, une commémoration y est organisée.
Au total ce sont 156 soldats canadiens qui ont été exécutés par la 12e SS dans les jours et les semaines ayant suivi le Jour J.
Adresse
Avenue d’Ardennes, Saint-Germain-la-Blanche-Herbe, 14280