Le Débarquement de Provence au Dramont

La 36e DI compte 29 820 hommes, et 3 597 véhicules embarqués sur 94 navires. Elle porte le célèbre T-Patch, formé d’un T majuscule (État du Texas) posé sur une tête de flèche indienne (Oklahoma), qui rappelle ses origines.

Précédé d’un pilonnage naval intense, ce débarquement bénéficie d’une totale maîtrise du ciel, et de la mer par l’armada alliée.

Cette plage (nom de code Camel Green Beach) avait été choisie afin d’asseoir la tête de pont du Débarquement de Provence à Saint-Raphaël et Fréjus, face à la plaine de l’Argens qui ouvrait la route vers Toulon. Cette zone Camel devait également protéger les zones plus à l’ouest (entre Cavalaire et Sainte-Maxime) de toute contre-attaque allemande en provenance des Alpes-Maritimes.

Fait exceptionnel, la plage n’était pas minée. Car elle était utilisée pour l’expédition de l’estérellite, porphyre bleu très dur extrait dans la carrière située juste au-dessus, prisée de l’occupant pour renforcer ses constructions. Les Alliés disposaient de ce précieux renseignement grâce à Louis Marchand, sous-directeur de la carrière, membre du renseignement anglais ; cela favorisa grandement la réussite de l’opération.

Trois régiments se succèdent dans la journée du 15 août 1944 :

• Le 141e à 8h, à l’exception du 1er Bataillon (860 hommes) qui donne l’assaut à la même heure à la calanque du viaduc d’Anthéor (Camel Blue Beach),

• Le 143e à 10h30,

• Le 142e à 15h, qui, ne pouvant accéder à la plage de Fréjus (Camel Red Beach) sa destination d’origine, trop puissamment défendue, est dérouté vers le Dramont.

À 20h43 plusieurs bombardiers allemands attaquent la zone. Une bombe planante téléguidée touche de plein fouet le LST 282 (Landing Ship Tank) en attente de déchargement. Le bateau est totalement détruit. On compte 49 morts et disparus. Ce fait est rappelé par l’attribution du numéro 282 à la barge de débarquement exposée sur l’esplanade. Trois bombardiers sont abattus.

Partant du Dramont, les 3 régiments se lancent immédiatement à la conquête de la tête de pont (la Blue Line), vers Saint-Raphaël et Fréjus, et vers Théoule-sur-Mer par l’Estérel. Ces 3 villes sont libérées le 16 août, à l’issue de combats parfois difficiles.